Pendant vingt ans, il
porta les couleurs françaises avec hargne et entêtement. A sa manière. En bout de course, déjà confronté à la professionnalisation
de la F1, aux moyens colossaux qu'elle réclamait, Guy Ligier avait compris qu'il n'avait plus sa place. L'arrivée des grands
constructeurs imposait un nouveau standard à ce "sport". Ses amitiés politiques lui permirent de jouer les prolongations mais
c'était sans issue. Alors, il se sépara de son bien. Alain Prost, gloire, fortune et renommée faites, était celui qui pourrait
mener à bien la reconversion de son équipe. Mais là encore, sans l'appui de ces industriels, l'échec était inévitable. Bien
sûr, il y eut l'argent des sponsors et le moteur gratuit de Peugeot mais qui aurait le culot de soutenir qu'un projet de trois
années est suffisant pour négocier pareil virage? Pour passer du stade de l'artisanat à l'industrie de pointe? Pour se mettre
au niveau des McLaren, Williams, soutenus par des constructeurs, ou, pire, des constructeurs eux-mêmes.
L'AP05 ne verra jamais la piste!