Grand Prix d'Europe

Question: C'est votre 5ème victoire de la saison et votre seconde ici à domicile. Vous devez être totalement ravi...
Michael Schumacher: Oui certainement, je le suis. Il n'y a rien de mieux que de gagner un GP chez soi. Nous avons eu un superbe week-end. Nous avons eu la pole-position, la victoire, Ralf et moi, avons fait une belle course ensemble jusqu'à sa pénalité. Ce fut donc un week-end très divertissant. Juan Pablo poussait très fort et revenait en fin de course. C'est un vrai plaisir de terminer la course là où nous le voulions.

Q: Que s'est-il passé avec votre voiture de réserve lors du tour de mise en grille?
MS: Nous avions eu un problème lors du warm-up. Par précaution, nous avons changé certaines pièces et nous voulions seulement faire un tour de contrôle. Mais durant cette boucle quelque chose a cédé et je ne sais pas quoi mais j'ai dû m'arrêter. C'était le pire moment pour que cela arrive car nous n'étions pas très loin de la fermeture de l'allée des stands. Je me suis donc dépêché pour revenir. Je n'ai pas vu de scooter, juste ce scooter sans clé mais subitement un homme est arrivé avec la clef qu'il m'a donné. Honnêtement, je pensais bien avoir assez de temps mais on ne sait jamais ce qu'il peut arriver. Vous n'avez même pas le temps de regarder votre montre. C'était un étrange sentiment que d'être arrêté là et de voir vos chances s'envoler.

Q: Ce fut une bataille serrée avec Ralf durant tout le week-end. Pensez-vous pouvoir être plus dur avec Ralf parce que c'est votre frère?
MS: Non, nous pilotons très près des limites et c'est ce que nous devons faire. Je ferais la même chose avec tout le monde, honnêtement et il ne me fait pas de cadeaux non plus, parce que nous travaillons pour des équipes différentes. Si vous regardez les dernières courses, nous nous sommes rendus la vie difficile l'un l'autre. C'est comme ça. J'attends toujours avec impatience quelques occasions de me battre contre mon frère et franchement, peu importe qui gagne. C'était évidemment une dure sanction pour Ralf ce 'stop and go', puisque d'après ce que j'ai entendu, seule la moitié de sa voiture a passé la ligne blanche. C'est une décision très sévère et qui a détruit sa course. Nous avons eu des difficultés avec le premier train de pneus, nous étions un peu lents, mais avec le deuxième jeu de pneus, les choses se sont arrangées, nous avons changé l'équilibre de la voiture et j'étais beaucoup plus rapide. Donc je pense qu'avec des circonstances normales, nous aurions été capables de le faire, mais cela aurait été une bataille très serrée.

Q: Juan Pablo, est-ce que votre seconde place et votre meilleur tour en course va faire taire les critiques?
Juan Pablo Montoya: Vous savez, les critiques ne me touchent pas pour être honnête. La voiture était très competitive. Hier, j'ai été bon en qualification. J'ai signé le troisième chrono et aujourd'hui les choses ont tourné en ma faveur. J'ai eu de la chance. J'ai été prudent lors des premiers tours. Je savais que Ralf et Michael allait se disputer la tête de la course et je me suis dit: "Laisse les quelques tours et réduit l'écart petit à petit". La voiture était vraiment très rapide.

Q: Avant votre second ravitaillement, vous avez été très rapide. Pourquoi?
JPM: J'ai juste poussé un peu plus fort vous savez. La voiture pouvait aller plus vite. Ma monoplace était très positive, mais j'ai dû la manipuler pour que je puisse la conduire sans à-coup et j'ai amélioré mes temps. C'était étonnant.

Q: David, est-ce que cette troisième position est la meilleure que vous pouviez espérer?
David Coulthard: Oui, je le pense. Je pense qu'avec des circonstances normales de course, nous aurions fini quatrième derrière Ralf si celui-ci n'avait pas été pénalisé. Donc, gagner une place c'est chanceux pour moi.

Q: Pensez-vous que faire deux ravitaillements était la bonne solution, en sachant que ceux qui sont devant vous n'en ont fait qu'un seul?
DC: A la place où j'étais sur la grille de départ, je pense que c'était une bonne chose de faire ça. La sagesse rétrospective est une chose merveilleuse quand vous pouvez regarder derrière vous et dire d'une course "oh bien, je n'ai pas eu de trafic ou c'est arrivé". Mais nous devons prendre nos décisions qui sont basées sur notre expérience et en partant de cette position de grille, c'était la décision juste.

Q: C'est la seconde course consécutive où ce sont les Williams et les Ferrari qui se sont disputés la victoire. Pensez-vous que McLaren peut encore rivaliser avec ces deux équipes ou sont-elles devant vous?
DC: Bien, je pense que nos performances lors des deux dernières courses est une réponse à cette question. Nous n'avons pas été aussi compétitifs que nous aurions aimé l'être lors des deux dernières courses. Clairement au Canada, nous ne savons pas si j'aurais pu aller vite car j'ai eu un problème avec une suspension dès le départ. Nous n'étions pas très rapides ici en qualification et pas plus durant la course. Nous allons essayer de comprendre et de voir comment nous pourrons nous améliorer pour Magny-Cours.

Q: Michael, pensez-vous que les hommes en blanc et bleu sont maintenant vos adversaires pour les victoires?
MS: Oui, cela y ressemble. Particulièrement à Magny-Cours, parce que c'est un circuit spécial pour les pneus. Je sais que Bridgestone travaille très fort et Michelin fait de même. Ils sont à la limite et celui qui fait bien les choses est en tête. C'est la situation à l'heure actuelle. Cette fois-ci nous avons pris le dessus. Peut-être que la prochaine fois ce sera eux. Mais David vient de dire qu'ils ont perdu leur compétitivité et nous ne savons pas quand ils vont résoudre leurs problèmes. En attendant, ce sera probablement une bataille blanche/bleue/rouge.